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The waves sound [PV : Keith].
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Reginald Oak
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Reginald Oak
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Mar 29 Jan - 20:17






The waves sound

La plage de Ierótheón, située dans le quartier ouest. Oh, Reginald ne s'y rendait pas souvent, bien qu'il aimait tout de même l'endroit. Trop de monde, parfois, pour quelqu'un d'aussi timide et pudique que lui ; des coups de soleil désagréables et dont la peau lui faisait bien comprendre qu’elle n’appréciait pas ; et, par dessus tout ! Ces saletés de grains de sable qui s’immisçaient partout, même dans des coins fourbes des fentes de ses sabots, ou bien dans les boucles des poils présents sur ses jambes de boucs ! Le musicien détestait faire l’archéologue pour avoir de nouveau des ongles impeccables, ou le toiletteur pour sa toison brune foncée. Et, disons-le franchement, le satyre n'était également pas un grand nageur ; en fait, il ne connaissait que les bases, rien de plus. Il était persuadé qu’un nourrisson, cependant issu de Poséidon, ferait bien mieux que lui ; sûrement n'avait-il pas tort, sur ce point-là.

Le brun venait donc surtout pour s'allonger au soleil, sur une serviette de plage, et écouter le son des vagues ; une douce mélodie, à ses oreilles. Quand on supprimait de la piste audio les cris des bambins courant partout comme des diables ! Comme sur une plage de mortels, dirons-nous ; mais il n'était jamais sorti de Ierótheón, il ne pouvait donc faire cette constatation. Contrairement à son frère qui, avec son travail, voyageait beaucoup. Gerald en savait, des choses que son cadet ignorait éperdument ! Par exemple, ces monstres de métal polluantes appelées voitures. Et heureusement, d’ailleurs, que le brun n’en savait rien . . . Il aurait encore fait un discours de trois heures sur l’écologie et la protection de la planète.

Quoi qu'il en soit : La plage, la mer, ce n'était guère la tasse de thé de Reginald, hormis pour le son agréable des rouleaux et de l'écume déposé sur le sable. Peut-être que si sa mère aurait été une océanide, il aurait été plus familiarisé avec l'élément de l'eau ; il ne savait pas. Entre son père satyre et sa mère nymphe sylvestre, le professeur était entièrement lié à la forêt, la nature et la terre. Nature qu'il pouvait modifier à sa guise, d'ailleurs ; il n'avait qu'à souffler dans sa syrinx pour que la végétation commence à pousser ou à changer ses couleurs selon ses désirs.

Oh, mais nous nous éloignons du sujet ! Revenons donc ce que nous disions : Reginald étant à la plage de la ville. Il arriva en tenu adéquat, c'est-à-dire vêtu d'un short et d'un t-shirt clairs, ainsi que d'une sacoche à bandoulière brune lui traversant le torse. Il l’emmenait partout avec lui, contenant sa flûte de Pan, des crayons, un bloc-notes, des lunettes de lecture, et tout un tas de babioles sans importance. Sous un bras, il tenait une longue serviette enroulée, tandis qu’avec l’autre, il se protégeait les yeux de l’astre du jour.

Il s’accroupit, déroulant ce qu’il tenait avec le bras, avant de s’y asseoir vivement dessus, comme si le satyre avait marché des heures avant d’arriver ici et souhaitant enfin reposer ses gambettes. Reginald garda sa sacoche autour de lui tout en s’allongeant sur le dos, fermant les yeux et, simplement, écouta les vagues qui s’écrasaient sur le sable. Inconsciemment, le musicien commença à chantonner, au rythme des sons de l’océan :


« Take a song . . . And make it better . . . »


Reginald ne savait pourquoi cette chanson en particulier. Parce qu’il l’aimait bien et qu'elle semblait coller au moment, il supposait ? Il haussa mentalement des épaules tout en continuant son chant. Il n'était pas très bon chanteur, il trouvait, mais il était loin d'aller faire éclater la pluie !

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Keith Antxoritz
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Keith Antxoritz
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Mar 5 Fév - 20:31
The waves sound

Avec Reginald Oak



Imaginez la plage. Une longue étendue de sable blanc, à perte de vue. Le doux remous des vagues, s'écrasant sur la rive, s'y étalant, avant de retourner à la mer. Sentez l'odeur du sel, celle de l'océan, emplir vos narines. Le vent soufflant dans vos cheveux, fouettant votre visage. Un soleil haut dans le ciel, illuminant les lieux tout autant que cette journée.

Voilà le décor dans lequel le brave Keith s'avançait. Pieds nus, chacun de ses pas marquaient le sable chaud de son passage. Passage éphémère, rapidement chassé par le vent et la marée. Un peu comme le passage des hommes sur la terre.

Il n'était pas fils de Poséidon, mais la mer l'attirait. Ou, plutôt était-ce le parfum de liberté qui se dégageait au loin, à l'horizon, qui plaisait au jeune homme. Oui, ce devait être ça. Ce besoin de partir loin, de conquérir les mers et de partir loin. Très loin d'ici. Un besoin hérité de son père.

Quoi qu'il en soit, Keith était venu profiter de la plage et de ses nombreux avantages. Ya du soleil et les nanas, darla dirla dada ~ Oui, autant passer le temps comme on peut lorsqu'on est fauché. Surtout que, pour le sale gosse, le plus important était de se faire plaisir.

Il exposait son torse nu au rayon du soleil, ces derniers rougissant sa peau et le réchauffant. Pour seul vêtement, il avait cet immonde bermuda d'un rouge vif, éclatant, indiquant sa présence à des kilomètres à la ronde. Au moins ! Le jeune homme traînait derrière lui une planche de surf. Savait-il surfer ? Pas tant que ça, il buvait souvent la tasse, mais cet outil lui permettait de crâner auprès des filles.

A défaut de savoir chanter.

« Vamos a la playaaaa, a mí me gusta bailar ~ El ritmooooo de la noche, sounds of fiestaaaaaaa ~ »

Le rythme, oui, parlons en. Quasi-inexistant, à la limite du supportable. Un véritable supplice auditif, accompagné d'un déhanchement frolant le ridicule. Une voix de crécelle, inimitable. Sans parler des choix musicaux plus que douteux. Et ça ose s'exposer en public et couvrir la voix des vrais chanteurs. Comme ce pauvre type, sur sa serviette, là-bas.

Keith ne lui accorda aucun regard, alors qu'il installait sa serviette tout près de lui, plantant sa planche dans le sol et lui faisant soudain de l'ombre tel un gros nuage de pluie.

« Vamos a la playaaaaaa, a mí me gusta bailar ~ El ritmooooo de la nocheeee, sounds of fiestaaaaaaaaaaa ~ »

Et malheureusement pour son public, il ne connaissait que ces deux phrases de la chanson.

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Reginald Oak
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Reginald Oak
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Mar 5 Fév - 22:10

ft.

Keith

The waves sound
Il continuait de chanter. Au départ, il avait eu la légère peur que l'on ne le reconnaisse, que cela soit des connaissances ou des élèves, et se moque de lui, qui faisait quelques fausses notes, par-ci, par-là, sur certaines phrases. Alors qu'il osait être professeur de musique ! Enfin, il n'enseignait pas le chant, mais cela allait de paire avec sa matière ; que serait une chanson sans quelques accords de guitare sèche ou de flûte en fond sonore ? Cependant, au fur et à mesure de la chanson, des paroles, cette crainte s'était comme évaporée, aspirée par cette chaleur. Avait-il également ressenti une forme de honte, de malaise ? Il ne savait pas.


« Remember to let her into your heart . . . Then you can start to make it better. »


Reginald fredonna joyeusement, un doux sourire s'étant formé sur son visage. Aimait-il beaucoup trop cette chanson, à tel point qu'il n'avait plus qu'elle en bouche ? Peut-être ; il continua son activité. Quand il entendit l'Enfer. Enfin, il ne s'y était jamais rendu, et il ne comptait pas tout de suite se payer un voyage sur l'autre rive, mais le son qui arriva sans crier gare à ses oreilles sonna comme le cortège infernal. Il savait qu'il n'était pas parfait en chant, mais être aussi désordonné que ce qu'il était, à son plus grand malheur, en train d'entendre, était démoniaque ! Presque surnaturel, aurait-on dit ! D'autres bruits se firent près de lui, ainsi qu'une ombre soudaine s'étant formée sur le satyre. Il se releva sur les coudes, quelque peu déboussolé sur le coup ; un nuage venait-il de passer devant le soleil ? Une éclipse surprise ?

Oh, et bien non ; une simple, et tellement banale, planche de surf, qui le séparait de l'astre. Adieux, douce chaleur sur la peau, lumière solaire ! Et ensuite, cette voix digne des craies sur un tableau noir, refit surface dans l'esprit du brun. Le satyre leva les yeux, avant de tomber sur un jeune homme ; des cheveux châtains et vêtu d'un bas rouge ; physiquement avait-il le même âge que lui. Était-ce la source de cette résonance mortelle ? Oui. L’enseignant se boucha une oreille avec un doigt, et il aurait juré que du sang en coulait ! À moins que cela ne soit que de la sueur provoquée par la moiteur de l'atmosphère ? Il n'en savait rien, il ne pensa pas à vérifier.

Malgré ce carnage auditif, il reconnu la chanson ; bonté divine ! Un peu plus et elle était méconnaissable ! Selon lui.

Ce garçon ne pouvait pas être issu d'Apollon ; impossible ! Jamais le dieu de la poésie n'aurait laissé un de ses rejetons massacrer ainsi cet art. Dionysos, alors ? Tellement épris de l'alcool qu'il ne chantait que du n'importe quoi avant de finir ivre mort dans un coin. Quelle belle image, pour un techniquement enfant du maire de Ierótheón ! Cependant, Reginald n'avait aucune certitude, juste des suppositions stéréotypées, et cela, il le savait bien. Il retourna vers le châtain, plissant les yeux pour bien le voir ; ses lèvres se mouvèrent.


Bonjour. Il commença, mal assuré dans la voix.


Le musicien ne savait pas si cela était une bonne idée, d'engager la conversation avec ce parfait inconnu . . . Enfin bon, temps qu'à faire et à être installé proche l'un de l'autre, autant discuter un petit peu. Et au moins cesserait-il de le faire saigner des oreilles !
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Keith Antxoritz
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Keith Antxoritz
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Ven 8 Fév - 20:57
The waves sound

Avec Reginald Oak



Occupé à massacrer les classiques du hit parade des chansons de l'été, Keith ne vit pas tout de suite l'autre être vivant, pourtant si près de lui. Il aurait dû le voir, en toute logique, si sa vision n'avait pas un filtre particulier uniquement centré sur sa propre personne.

Il fixait les vagues, l'horizon au loin, tout en baragouinant les paroles en espagnoles et comblant celles qui lui manquaient à coup de "na na na" très inspirés. Un chef-d'oeuvre. Du point de vue de "l'artiste", au moins. C'est qu'il ne se doutait pas qu'aux oreilles des autres, sa mélodie pouvait retentir telles les trompettes de l'Apocalypse.

Malgré sa cacophonie, Keith entendit -enfin- un mot. Un bonjour mal assuré, une voix timide sortie de je-ne-sais-où. Il pivota alors, observa les alentours et son regard se posa sur la silhouette au sol, dans l'ombre de sa planche. Tiens, il est là depuis longtemps lui ? Il haussa son sourcil droit, ce qui lui donnait l'air d'un parfait abruti.

« Hein ? Quoi ? demanda-t-il alors en s'auto-pointant du doigt. C'est à moi qu'tu parles ? »

Belle entrée en matière, qui en dit long sur le personnage. Aussi long que sa... Blague sur le sujet.

Les prunelles noisettes du jeune garçon détaillèrent avec un certain mépris l'être qui avait osé l'interrompre dans son concert personnel. Le type avait l'air d'avoir son âge, mais vu le sérieux qui se dégageait de lui, Keith lui aurait bien donné dix ans de plus. Il passa rapidement sur sa tenue vestimentaire pour s'attarder sur le plus amusant. Des pattes de bouc.

Au vu du sourire naissant sur le visage du jeune homme, étirant ses lèvres jusqu'aux oreilles, il n'était pas bien compliqué de deviner le fond de sa pensée. Réflexions moqueuses, petites taquineries, voire même des jeux de mots douteux... Il y avait trop de choix, trop de possibilités pour un seul homme. Toutes le faisaient rire intérieurement, pourtant, il les garda pour lui.

Et, au lieu de demander au type si sa présence dérangeait, s'il devait baisser d'un ton ou même aller voir ailleurs, Keith se contenta de passer ses doigts dans ses mèches châtains. Comme s'il était dans un clip publicitaire. L'Oréal, ça vaut que dalle.

« Ya un problème, mec ? J'ai un truc sur le visage ? »

L'avantage, malgré qu'il soit totalement désagréable, c'est qu'il avait arrêter de chanter.

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Reginald Oak
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Ven 8 Fév - 21:44






The waves sound

Quel massacre auditif, vraiment ! Il priait chaque seconde pour que l'homme près de lui ne cesse ce génocide, ses oreilles comme mutilées à présent. Ces notes désaccordées mettraient des jours à faire leurs bagages de son esprit ! Le satyre tentait tant bien que mal de se concentrer sur les vagues, un peu plus loin ; oui, ce son si mélodieux des jeunes rouleaux s'écrasant avec grâce sur le sable humide de la plage. Ces oiseaux marins voletant au dessus de cette étendue claire alors que l'air de la mer venait doucement picoter les narines. S'il pouvait manger de la viande, cela lui donnerait presque envie de manger une bonne assiette de fruits de mer ; des crabes, des moules, des coquilles Saint-Jacques, et de gros homards bien rouges. Ou bien même des oursins ; soyons fous ! Cependant, ce qui lui faisait présentement envie, c'était de bonnes algues cuites à point ; avec une pincée de sel et un peu de poivre, c'était un délice pour le palais de Reginald.

Ce dernier regarda l'autre se tourner vers lui ; il n'avait pas été ignoré ! Du moins, il ne l'était plus, maintenant. Avec ce sourcil ainsi levé, le châtain ne donnait guère l'impression d'être une lumière, en plus de ses dires ; comment pouvait-il penser que le musicien c'était adressé à quelqu'un d'autre, alors qu'il était présentement devant lui, le fixant ?


Oui . . . C'est à vous, que je parle. Il hocha de la tête, accompagnant ses paroles.


Il se sentit quelque peu gêné en sentant le soi-disant chanteur l'observer de haut en bas, un sourire ayant naquit sur ses lèvres. Cela ne présageait rien de bon ! Reginald le sentait ! Quelles réflexions allait-on lui sortir ? Recevrait-il des injures, ou des blagues douteuses ? Cependant, il n'eut rien de tout ça ; encore heureux ! Le plus jeune passant une main dans ses cheveux, surprenant le professeur avec sa question. Non, il n'avait rien sur le visage ; hormis le minimum syndical, du moins. Étant toujours sur les coudes, le mi-bouc se mit enfin en position assise sur sa serviette et en repliant ses pattes vers lui, faisant ainsi dignement face à l'autre homme.


Non, vous n'avez rien sur le visage. Toujours cette voix quelque peu timide qui ne collait pas vraiment à l'image qu'il renvoyait. Cependant, je me permets de vous informer, que votre ton musical est quelque peu incorrect.


Quelque peu ? Non, tout était faux ! Mais Reginald n'était pas du genre à être aussi direct, franc, comme l'était son frère aîné. Il était plus du style à sous-entendre les choses, calmement, sans forcer. Bien qu'aujourd'hui, il faisait face à un carnage ambulant. Bon Dieu ! S'il l'aurait eu comme élève ? Aurait-il progressé, ou bien serait-il resté le cancre de la salle de classe ? Connaissant désormais un peu trop bien ses compétences en chant, de quoi aurait-il été capable avec un instrument dans les mains ! Sûrement que ce dernier aurait demandé grâce.

C'est sur cette pensée, que le brun se dit que cette journée allait être longue. Mais alors là ; très longue.

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Keith Antxoritz
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Keith Antxoritz
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Lun 11 Fév - 16:55
The waves sound

Avec Reginald Oak



Tandis que ce mauvais sosie de Monsieur Tumnus s'installait tranquillou bidou sur sa serviette, Keith préférait rester debout. Ainsi, il préservait l'avantage de la hauteur et pouvait se permettre de toiser son interlocuteur. Un moyen détourner de s'assurer qu'il surpassait le satyre dans tous les domaines, sans doute. Surtout qu'il avait la nette impression que l'inconnu le prenait de haut. Volontairement ou non, d'ailleurs.

Le ton condescendant employé par Pied'bouc fit grimacer le jeune homme. Cependant, je me permets de vous informer, que votre ton musical est quelque peu incorrect. Wow. A causer comme ça, il venait de prendre un demi-siècle dans la gueule et Keith eut soudain la terrible sensation de se retrouver sur les bancs de l'école. Mais au début du siècle dernier, quoi.

L'inconnu en face lui rappelait les pires souvenirs de son parcours scolaire. Comme ce prof-là, avec sa petite sacoche en cuir, son costume impeccable et sa raie sur le côté. D'un geste mécanique, il relevait ses petites lunettes rondes qui glissaient sur son nez. Et sa voix, rocailleuse et sinistre, avec cette même façon de parler. Un vrai prout prout, comme le satyre.
Et qu'est-ce qu'il haïssait ce prof !

Enfin, malgré la forme, Keith s'attarda enfin sur le fond, sur le contenu du message... Et là, ce fut le drame.

« J'te demande pardon ? »

Il avait bien comprit les mots employés, faut pas croire. Mais il laissait au satyre l'occasion d'exprimer autrement le fond de sa pensée, de se rattraper, voire même de se corriger complètement et de dire autre chose de plus plaisant. Comme un : "Ô monsieur, votre beauté callipyge me laisse sans voix, que dire pour décrire le bellâtre que j’aperçois ? Quelles palabres utiliser pour saisir toute la magnificence de vos divines vocalises ? Donnez moi le secret de cette incroyable, et pourtant si talentueuse, maîtrise !"

A quelques mots près, bien sûr.

« Il est très bien mon "ton musical", mec ! » s'offusqua-t-il alors, sans attendre plus longtemps.

Il reprit exprès le terme du satyre, avant de lui donner ce surnom bien nul, bien familier et d'ainsi créer une sorte de lien entre eux. Ouais, t'es mon pote, donc je peux te dire les choses franchement. Telle était la technique de ce brave Keith.

« J'pense juste que t'es tellement pas habitué à une voix si parfaite que ça surprend. Mais je t'en veux pas, hein, on peut pas tous être bon dans l'domaine. »

Aucun soucis de modestie, cet homme. Il adressa même un large sourire, beaucoup trop confiant et un poil hautain au jeune satyre devant lui. Histoire de s'enfoncer un peu plus dans son arrogance. Le pire ? Ben c'est qu'il ne faisait même pas exprès d'être aussi pourri. Et il était vraiment convaincu d'être bon chanteur.

C'est M'man qui lui a dit. Et M'man ne ment jamais.

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Reginald Oak
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Lun 11 Fév - 19:06






The waves sound

Il se demandait comment est-ce que l'autre arriverait à répondre, quelle serait sa répartie. Parce que, honnêtement, de qui entre le déclencheur de pluie et le professeur de musique en connaissait le plus sur le domaine ? Il n'y avait aucune hésitation à faire. Mais sentant une certaine volonté d'avoir raison de la part du châtain, il se dit que cela n'allait pas être gagné, cette histoire . . . Et, malheureusement, le satyre eut raison sur ce point.

Reginald fut d'abord surpris de sa première phrase, avant de raviser en se disant que c'était normal ; un signe de surprise. Puis vint la deuxième, qui le fit ouvrir grand les yeux comme des ballons : Son ton musical, bien ? C'était une blague, n'est-ce pas ? Il se payait sa tête ? Et pour qui se prenait-il, de l'affubler de ce "mec" ! Enfin, ce n'était pas qu'il trouvait ce terme insultant ou autre, mais il n'aimait juste pas être appelé ainsi, surtout de la part de quelqu'un de plus jeune, que cela soit physique et réel. Et encore, il aurait pu avoir pire, comme un "frérot" par exemple ! Son propre frère, Gerald, qui l'appelle ainsi, c'était compréhensif, mais quelqu'un d'autre, non. Non, il ne pouvait avoir un lien de parenté, même imaginaire, avec une personne aussi catastrophique en musique ! Il y avait eu mensonge et adoption !

Il écouta attentivement, pour son plus grand malheur, la suite . . . Le brun n'en croyait pas ses oreilles. Et n'en revenait toujours pas que l'autre pensait réellement les âneries qu'il débitait ! Ainsi que ce large sourire dédaigneux qu'il osait afficher ! Comment pouvait-on être aussi ignorant, vraiment !

Le mi-bouc se dit qu'il s'était peut-être intérieurement emporté, mais autant d’insolence ! Reginald ne pouvait rester là, sans rien dire ; il devait prendre la défense de son talent, pour lui et pour son honneur. Il fixa l'autre homme dans les yeux, les sourcils quelque peu froncés. Le ton de sa voix était un peu plus grave que précédemment, animé par cette envie de lui dire que s'il devait bien y avoir un connaisseur, c’était bien lui, Reginald Oak, satyre d'une longue lignée, professeur de musique au lycée de Ierótheón, ville divine ! Cependant, il resta néanmoins calme, comme toujours. Ne pas dévoiler une quelconque fureur.


Je pense, en toute humilité, être plus compétent dans ce domaine, comme vous dites. Il réfléchit à s'il devait dévoiler son métier pendant quelques instants.


Ce fut tout ce qu'il lui dit. À quoi bon qu'il sache ? Si ça se trouve, l’autre dirait qu'il mentirait, ou qu'il abusait de son statut, et Dieu qu'il n'avait pas envie de ça. Alors, il laissa couler . . . Pour cette fois. Reginald se doutait qu'il n'arriverait pas à le résonner aujourd'hui. Si prochaine fois il y avait . . . ! Et, sincèrement, il ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou non.

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Keith Antxoritz
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Mar 19 Fév - 15:30
The waves sound

Avec Reginald Oak



Quand on a autant d'arrogance que Keith, il nous paraît évident de faire parti d'une certaine élite, avec des dons, des talents supérieurs à ceux du reste de l'humanité. Ce trop plein de confiance passe alors pour de la vantardise, alors que pour l'homme en question, c'est tout simplement la vérité, une croyance comme une autre à laquelle il est entièrement convaincu. Certains croient en Dieu, d'autres pensent être Dieu, et attendre la vénération des premiers.

Les réflexions négatives, les critiques, nous semblent alors être de véritables affronts et sans vraiment chercher à savoir si la personne en face est effectivement meilleure dans le domaine, on prend cela comme une agression, on est de suite outré, offusqué. Blessé.

Personne n'aime être frappé là où ça fait mal. Personne.

Et ça, c'était ce que Keith vivait en cet instant. Comment cet être inférieur pouvait se permettre de le juger, sans rien savoir de son talent !? Surtout que c'est SA MAMAN qui lui avait assuré qu'il chantait divinement bien !

Alors autant parler du beau temps. Histoire d'avoir un minimum de répartie et de ne pas rester silencieux comme un con.

« Humilité ? Ouais, c'est vrai que le temps est vachement humide, en ce moment. Ça va apporter la pluie ! »

Face à Pied'bouc, face à l'ennemi, face à la mer, Keith se devait de contenir sa frustration. Mais il n'y arrivait pas. Même lui trouvait cette tentative de blague foireuse et aussi fade qu'une glace à la fraise sans chantilly ni coulis de chocolat pour l'accompagner.

Il devait se rattraper, mettre un peu de saveur dans sa glace. Et, la meilleure défense étant l'attaque, Keith fonça dans le tas. Il fit de sa vexation le carburant de son orgueil démesuré et passa à l'action.

D'un geste dédaigneux, il s'avança. Son pied projeta un peu de sable sur la serviette de l'homme-bouc. Provocateur ? Keith ? A peine <3 Il se plaça dos au soleil, histoire de bien éblouir son adversaire, autant par sa grandeur que grâce à l'astre solaire.

« Et puis quoi ?  son ton trahissait le fond de ses pensées mal contenues. Tu te crois vraiment meilleur que moi, mec !? »

D'abord, l'intimidation. On prend sa grosse voix de voyou, on bombe ses pecs inexistants et on rentre le bide. Voilà, un homme, un vrai. Une fois l'ennemi effrayé, on peut passer à l'assaut. Celui de Keith fut simple : il le provoqua en duel.

« Alors je te défis ! On verra bien qui est le meilleur auteur-interprète entre toi et moi ! »

Et s'il avait eu un gant sous la main, il l'aurait jeté au visage du satyre.

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Mar 19 Fév - 16:23






The waves sound

Reginald soupira mentalement, roulant des yeux et haussant les épaules. Oui, la pluie n'allait pas tarder à arriver, s'il se mettait à chanter de nouveau comme une casserole rouillée. D'ailleurs, il se demandait si Apollon, de là où il était, pouvait entendre les paroles de Keith ainsi que ses performantes quelque peu épouvantables ; il en serait offensé, tout comme l'était le satyre ! Entre vrais musiciens, on se comprend.

Il leva un sourcil en voyant l'autre s'avancer ; qu'allait-il faire ? Néanmoins,  cela ne lui annonçait rien de bon ; oh non. Un bruit parvint à ses oreilles, et il baissa les yeux en voyant du sable sur sa serviette ; il pouvait jurer sur ses sabots qu'elle n'était pas là il y a quelques secondes ! Il releva ses iris bleus vers le descendant. En soit, il n'y avait pas mort d'homme – et encore heureux ! –, peut-être n'avait-il pas fait exprès, qu'il n'avait juste pas relevé assez haut son pied. Mais, commençant à connaître le personnage, Reginald commença à se dire que c'était une sorte de provocation. L'archétype de celui de la maternelle. Un peu de sable ? Cela disparaît en un coup ; le châtain n'avait donc que ça sous sa manche ? Des attaques juvéniles ? Ou bien laissait-il le pire pour la fin, comme un coup critique ?

L’halo de lumière se formant autour de la tête de l’autre homme lui donna un air de Jésus Christ. Oh, il s'imagina un Keith planté sur une croix. Et se dit qu'il pouvait être horrible, de penser de telles choses, surtout d'un gamin comme lui – malgré la petite année les séparant, le brun se considérera toujours comme bien plus âgé –. Il s'était fait corrompre par sa colère et sa frustration envers le descendant d'Hermès. Heureusement – ou malheureusement, selon les points de vue –, Jésus ressuscitait à la fin ; déso pas déso pour le spoil, fallait lire le livre.

Entendant le plus jeune parler, il sortit de ses pensées. Non, il ne se croyait pas meilleur que Keith. Il était juste meilleur que lui, point à la ligne ! C'était un fait irrévocable ! Que disait-on déjà ? L'âge bête ? L'homme-bouc souligna son attitude de kéké. Parce que, vraiment, c'était ce qu'il était en train de faire ! Il cherchait à l’impressionner, l’intimider, alors que vu de l'extérieur, c'était tout simplement ridicule. Et la créature était tout sauf effrayé ; juste désespéré.


Pardon ? Il laissa échapper sous le coup. Un défi ?


Comme par réflexe, il posa une main sur sa sacoche, près à sortir sa syrinx. Enfin, si Keith comptait le faire maintenant ou non. mais au cas où, il se préparait. On ne refusait pas un défi, et encore moins quand notre honneur d'enseignant à l'art de la musique était en jeu !

C'est l'heure du du-du-du-duel !

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