HISTOIRE //

Keith est le seul et unique rejeton de Monsieur Antxoritz et de sa compagne Aileas. Ils se sont rencontrés, se sont aimés et, emportés par la fougue de la jeunesse, ont pondu un gosse un peu trop tôt.

Celle que Keith surnomme affectueusement “M’man” est, comme lui, née à Ierótheón tandis que son paternel vient de plus loin. D’une région indépendantiste coincée entre les montagnes et l’océan, en Europe. Il n’a pas légué grand chose à son fils, hormis un nom de famille imprononçable pour les non-initiés et une ascendance divine qui fait toujours bien sur un CV. Mais il n’est pas resté longtemps, le daron. Il avait besoin de bouger, de voyager. Il était trop irresponsable pour être un bon père. Alors il s’est tiré.

Assez tôt, à l’âge de 9 ans, Keith s’est donc retrouvé seul dans un appart’ miteux, avec sa mère. Le paternel se faisait souvent absent, absorbé par son travail, par ses voyages, il ne fut pas très surprenant pour le petit garçon de voir un jour partir son père sans qu’il ne revienne. M’man fut dévastée, le petit homme fut heureusement là et c’est lui qui aida sa mère à surmonter ce départ. Le gamin grandit trop vite, eut trop tôt des responsabilités trop lourdes pour son petit dos d’enfant. Mais il devait tenir bon. Pour sa maman.

Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, ce manque de présence masculine dans son éducation forgea un caractère détestable à Keith et, ironie du sort, sensiblement similaire à celui de son père. Très vite, il devint arrogant, casse-cou, provocateur et désireux de vivre sa vie comme il l’entend. Un incontrôlable désir de liberté.

Ayant quasiment toujours vécu avec sa mère pour seule compagnie -et une flopée de poissons rouges avec tous le même blase (Bubule)- Keith n'était pas le genre de gamin à se faire de "vrais" amis à l'école, malgré sa bonne humeur constante. C'était plutôt le pitre, le copain de classe qu'on aime bien parce qu'il lance des boules de papiers au plafond ou de l'encre dans le dos du prof. Et qui fini toujours puni au coin, à faire des grimace. Mais ça ne lui plaisait pas, il voulait être lui.

Keith abandonna très vite les études, il était impossible pour cet élève turbulent de rester des heures le cul vissé sur une chaise à écouter un pauv’ type parler. Il avait autre chose à foutre de sa vie. Ouais, il voulait vivre. Il quitta donc le lycée à l’âge de 16 ans tout pile, adressant une lettre de démission au directeur, avant de se lancer dans la vie active. Ou du moins… D’essayer de rentrer dans la vie active.

Véritable homme à tout faire, il a enchaîné les petits boulots (distributeur de prospectus, homme sandwich, garde d’enfants et même ramasseur d’ordure) avant de se retrouver sur la paille. Et maintenant, ça fait bientôt un an qu’il galère à trouver un truc correct pour rendre fière sa maman.