Nocturnes
Tandis qu'il continuait de pleurer, ses larmes coulant sur ses mains et ses joues, avant de ne venir définitivement s'écraser au sol, il jurait mentalement de tous les noms contre le roux, qui était la cause de son pitoyable état. Être ainsi, devant un de ses propres élèves . . . Ridicule, et pas du tout professionnel. Ah ! Si le chef d'établissement le voyait ainsi ! Il se ferait très certainement viré ! Ce qu'il ne voulait pas, vraiment. Tout mais pas ça.
Son visage caché, il peina à écouter les paroles du demi-dieux, au début, entre deux reniflements, craignant encore plus d'insultes à son égard. En réalité, que nenni. Il s'excusait, et le brun sentait de part le ton de sa voix que c'était sincère ; ce n'était pas une blague, un faux espoir. C’était vrai. Cela eut au moins le mérite de le rassurer, de la soulager.
Il le sentit s'approcher ; il frissonna à cette main sur son épaule. Le professeur ne savait pas pourquoi exactement, mais ce qui était fait était fait. Se laissant attirer dans ses bras – de toute façon, il aurait été bien trop faible pour s'en dégager –, alors qu'il tentait de sécher ses larmes indécentes et qui n'avaient rien à faire sur sa face alors qu'Isaiah était là. Le satyre ne pouvait pas dire que toute sa méfiance était tombée, non, pas du tout, mais il sentait que l'autre homme disait la vérité, alors, voilà . . . Même si le fils d'Apollon n'était clairement pas la personne qu'il aurait élu pour ainsi l'étreindre, encore moins après ce qui c'était passé, néanmoins, il la sentait ; cette chaleur humaine qui, malgré son propriétaire, était réconfortante. Et puis, cela faisait si longtemps que quelqu'un ne l'avait pas prit dans ses bras, comme ça ; même des amis. C'état troublant, il ne savait plus quoi en penser. Il ferma doucement les yeux, un peu fatigué par toute cette histoire, continuant de l'écouter. Certes, il n'avait aucunement la carrure d'un enseignant, ainsi, mais à ce stade, il pouvait bien s'en ficher un peu, non ? Il venait tellement de vivre pire . . .
Toujours aussi sensible aux compliments de ce genre – s'il pouvait les qualifier ainsi –, il rougit, alors que le roux s'éloignait de lui. L'homme-bouc posa une main sur son front, comme pour récupérer ses esprits, tandis qu'il s'exclama, d'une voix au ton perdu :
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Hm, je . . . Où en étions-nous, déjà . . . ?Avec tout ça, Reginald avait fini par oublier où est-ce qu'il en était dans son cours. Son esprit avait été complètement déboussolé, perturbé. Retourné dans tous les sens.